Tara traverse le vortex de déchets du Pacifique nord

La goélette Tara, soutenue par la fondation Veolia, a amorcé la traversée d’une des zones les plus concentrées en déchets plastiques au monde : le gyre situé au nord-est du Pacifique. L’équipe scientifique va étudier la vie des organismes marins qui se développent dans ces vortex de plastiques. L’occasion de rappeler que la pollution plastique est un problème à régler en amont de son déversement dans les océans.

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Tara est actuellement au coeur du « vortex de déchets du Pacifique nord », le gyre océanique qui connaît une des concentrations en plastique les plus importantes au monde. De quoi s’agit-il ? D’un tourbillon créé par des courants océaniques circulaires, au centre duquel s’accumulent des débris plastiques, ainsi que du plancton et des algues provenant de sources situées le long du gyre. Il en existe cinq dans le monde, caractérisés par des concentrations relativement élevées de plastiques flottants : dans le Pacifique nord et sud, l’Atlantique nord et sud et dans l’océan Indien.

Après avoir étudié les récifs coralliens d’Hawaï grâce au soutien de la fondation Veolia, la goélette Tara a mis le cap sur le gyre situé au nord-est du Pacifique, communément appelé « vortex de déchets du Pacifique nord ». Ce “Great Pacific Garbage Patch”, équivalent à la surface de l’Europe, abrite une vie foisonnante d’algues, d’insectes, de bactéries qui composent et établissent des équilibres et de nouveaux écosystèmes à la surface de l’océan. Or la communauté scientifique dispose de très peu de connaissances sur ce sujet. Une équipe dirigée par Maria Luiza Pedrotti (Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer) va étudier la vie des organismes marins qui se développent dans ces vortex de plastiques pour comprendre leurs interactions avec les microplastiques. Quel est le véritable impact de ces “zones nouvelles de vie plastico-biologiques” ? Les scientifiques tenteront d’y répondre en évaluant la présence des plastiques flottants, en analysant la structure écosystémique du plancton en contact avec des fragments plastiques, ou encore en répertoriant les communautés microbiennes fixées sur les fragments.

Ces informations permettront d’élargir la base de données Tara – la plus grande base au monde concernant les écosystèmes marins – en apportant des paramètres physiques, des données relatives aux plastiques et au plancton prélevés.

Pollution plastique : la solution ne viendra pas du nettoyage de l’océan

Crédits Fondation Tara
Jeff Ghiglione, directeur de recherche en écotoxicologie au CNRS, et Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Expéditions, ont signé une tribune commune pour rappeler quelques vérités sur la pollution plastique du milieu maritime. A lire ici.