Centre d’accueil de Cayenne : premiers pas vers la réinsertion

Crise économique, immigration importante venant des pays limitrophes, drogue… Depuis quelques années, la Guyane voit croître une population de «grands exclus». Ces hommes et ces femmes en errance vivent notamment dans les rues de Cayenne. Un environnement bien connu du Samusocial, qui souhaite y développer son action.

Social et emploi

Lieu
Cayenne, Guyane, France

Parrain
Denis Faberes

Dotation
60 000 € au Comité du 31/01/2006
  Porteur du projet SamuSocial

«  L’exclusion urbaine qui se développe sur Cayenne fait de cette initiative un projet plus que nécessaire. Sa solidité provient de la grande expérience du Samusocial, mais aussi de l’implication de la responsable locale et de l’attention apportée à chaque étape du projet : budget prévisionnel, études et planning…, tout donne la preuve d’un projet structuré qui mérite de réussir. »

Denis Faberes

En comparaison de la métropole, la Guyane souffre d’une insuffisance en matière d’équipements sanitaires et sociaux. Le ratio médecins/population y est inférieur d’un tiers. Pourtant, les besoins sont criants. De nombreuses personnes d’origine étrangère et totalement démunies y côtoient des habitants en état de grande précarité, souvent toxicomanes de surcroît. Ensemble, ils constituent une population d’exclus pour laquelle il n’existe pas actuellement de prise en charge adaptée et globale.
Les activités du Samusocial de l’île de Cayenne ont débuté en juillet 2004. Depuis cette date, lors de tournées nocturnes ou «maraudes», une équipe composée d’un infirmier, d’un travailleur social et d’un chauffeur interprète, sillonne la ville. L’objectif : évaluer la situation médico-psychosociale des personnes rencontrées dans la rue, leur dispenser des soins sur leur lieu de vie et créer un lien de confiance pour les orienter ensuite vers des structures classiques. Malheureusement, l’équipe se heurte au manque de structures d’hébergement pour mener à bien cette mission.

Le maillon initial d’une chaîne de solidarité

Le projet consiste donc en la construction d’un centre d’accueil de jour et de nuit. Il viendra compléter le travail effectué par l’équipe mobile. Ce centre aura une capacité d’accueil de 26 places. Des hommes et des femmes, aujourd’hui en rupture de prise en charge médicale et sociale, pourront ainsi être temporairement mis à l’abri. Ils bénéficieront de repas, d’un accès à l’hygiène (douches, buanderie) et d’un suivi médico-social. Une étape indispensable pour favoriser leur retour vers des structures classiques et les conduire sur le chemin de la réinsertion à long terme.
Pour son fonctionnement, le centre, situé près du siège du Samusocial, à l’extérieur du centre-ville, nécessitera la création de onze emplois. Ce projet d’envergure mobilise de nombreux acteurs publics, privés et associatifs pour un coût global de 730 000 euros. La contribution de la fondation Veolia s’élève à 60 000 euros pour aider la construction rapide de ce lieu indispensable.