Des chercheurs contre les maladies infectieuses chez les migrants

À Lyon, Épi Ethno Santé mène des études sanitaires de recherche-action auprès des populations migrantes en situation de précarité. En ligne de mire : améliorer la prévention, le dépistage et la prise en charge des maladies infectieuses.

Social et emploi

Lieu
Lyon, France

Parrain
François Grosse

Dotation
7 000 € au Comité du 06/12/2005

Porteur du projet

Handi-Espoir

« Il s’agit d’une démarche originale et inédite qui aborde un problème réel de précarité, prioritaire en matière de santé publique. Dans le contexte social actuel et en période de crainte d’épidémie de grippe aviaire, cette recherche est très appropriée. »

François Grosse

Tous les médecins des grandes villes occidentales le constatent : la pauvreté qui frappe depuis plusieurs années un nombre croissant de personnes génère la réapparition de maladies que l’on croyait disparues de notre “paysage sanitaire”. Ainsi, la tuberculose, qui s’étend à nouveau sous nos latitudes. Facteur aggravant de ce phénomène : les migrants, qui viennent chercher l’espoir d’une vie à reconstruire dans nos pays et qui se retrouvent, malheureusement, en situation de grande précarité la plupart du temps. Très souvent démunis, mal nourris, venant de pays où les systèmes de santé sont déficients ou inexistants et où de nombreuses maladies existent à l’état endémique, ils sont particulièrement exposés à des risques infectieux sévères.
Pour lutter contre ce phénomène et agir en faveur d’une amélioration des stratégies de prévention, de dépistage et de prise en charge sanitaire de ces communautés, l’association lyonnaise Épi Ethno Santé regroupe des médecins, des épidémiologistes et des ethno-anthropologues, qui consacrent leurs travaux au thème de la santé-précarité.

Contre le sida, la tuberculose, les hépatites

Avec des partenaires œuvrant sur le terrain (ONG, structures sanitaires publiques ou privées), elle lance des programmes de recherche-action auprès de différentes populations migrantes résidant dans l’agglomération lyonnaise. À partir de janvier 2006 et pour une durée de trois ans, elle va ainsi s’intéresser au thème de la pathologie infectieuse chez les arrivants en provenance d’Europe de l’Est (Russie et Bosnie) et d’Afrique subsaharienne (Cameroun et Nigeria). L’objectif précis de ce nouveau travail consiste à favoriser la prévention, le dépistage et la prise en charge des épidémies actuelles les plus graves : sida, tuberculose et hépatite. Avec l’appui de Médecin du monde, il va s’agir de trouver des pistes d’action originales et de les mettre en œuvre.
Aux côtés des collectivités locales, la fondation Veolia a choisi de participer à cette étude en versant, pour la première année de son déploiement, 7 000 euros.