Des travaux d'intérieur pour se reconstruire au plan psychique

Pour aider des adultes atteints de troubles psychiques à se réinsérer au plan professionnel, l'ARI (Association des Rénovations Intérieures) leur propose d'effectuer des petits travaux d'entretien et de rénovation chez des adultes handicapés. Une action qui résoud deux problèmes de façon souple.

Social et emploi

Lieu
13ème arrondissement de Paris, France

Marraine
Isabelle Duchamp

Dotation
10 000 € au Comité du 16/06/2009

Porteur du projet

Association des Rénovations Intérieures (ARI)

« Je trouve ce projet très pertinent car il est à double impact : à la fois sur les rénovateurs et sur les clients. Il est original car il intègre une thérapie dans la vie réelle et devient un projet d'utilité publique. Comme toute association qui démarre, il faut souhaiter qu'elle puisse compter sur des partenaires financiers pérennes lui permettant de se développer. Cela peut se faire en formant de nouveaux encadrants et en lui permettant de se faire connaître pour lever de nouveaux fonds. »

Isabelle Duchamp

Comment transformer les difficultés rencontrées par deux types de populations en une opportunité intéressante par chacune d'elles ? L'ARI (Association des Rénovations Intérieures) expérimente la solution à cette question.

D'un côté en effet, se pose la question d'offrir les conditions adéquates pour permettre à des personnes atteintes de troubles psychiques de se construire un projet professionnel et donc, une certaine autonomie. De l'autre, il y a le problème de l'entretien et de la rénovation des appartements où sont logés des adultes handicapés psychiques incapables de prendre en charge ces travaux indispensables faute de moyens financiers suffisants - ou trop lourdement handicapés pour pouvoir le faire.
L'ARI propose aux premiers, appelés les "rénovateurs", de réaliser les petits chantiers de rénovation chez les seconds, les "clients".

Dix CDD signés pour les rénovateurs

Petits travaux de bricolage, rangement, nettoyage sont ainsi effectués par des équipes de deux à trois personnes, sous la responsabilité d'un psychologue ancien artisan du bâtiment, au domicile des clients. Durant ces missions, l'ARI, qui travaille avec les services de psychiatrie et d'insertion professionnelle adaptés aux personnes handicapées psychiques, peut évaluer l'habilité professionnelle des rénovateurs en tenant compte de leurs capacités réelles - souvent sous traitements médicamenteux lourds, ces personnes peuvent rencontrer quelque difficulté à se concentrer et à mémoriser les consignes.

Recrutés en CDD, les rénovateurs sont rémunérés par chèque emploi associatif, sur la base du Smic horaire. En parallèle de leur engagement professionnel, ils sont suivis par les équipes de soins de l'Association de Santé Mentale du XIIIème arrondissement. Au terme de leur contrat, il est alors plus facile de les rediriger vers d'autres activités.

De leurs côtés, les clients, dont les revenus sont souvent très limités, trouvent là une solution pour améliorer leur cadre de vie, malgré les difficultés qu'ils rencontrent. Les bailleurs sociaux qui les hébergent ne s'y sont pas trompés : ils soutiennent tous l'expérience développée par ARI. L'aide accordée par la fondation Veolia à cette initiative permettra de faire l'acquisition d'un petit véhicule utilitaire pour transporter les rénovateurs sur leurs différents chantiers.

Si, au bout de plusieurs mois de fonctionnement, l'on constate une baisse des rechutes et des réadmissions à l'hôpital, l'envie d'une reprise d'activité professionnelle du côté des rénovateurs et une meilleure occupation des logements, ainsi que l'acceptation d'une aide à domicile par les clients, l'ARI aura grandement atteint son objectif ! Dès les débuts de l'activité, dix premiers CDD de rénovateurs étaient signés...