« Faire revivre les sites restaurés »

Interview de Pâquerette Demotes-Mainard, en charge des partenariats et projets culturels chez Acta Vista.

Quel est le modèle économique du chantier de l’hôpital Caroline ?

Une grande partie des salaires versés dans le cadre des contrats en insertion est prise en charge par l’Etat. Le propriétaire de l’édifice, la Ville de Marseille, verse à Acta Vista une subvention pour cette action d’insertion. Les élus de  Marseille ont toujours été à l’écoute de ce type de projet « gagnant-gagnant » : nous formons et accompagnons des personnes éloignées de l’emploi tout en restaurant des lieux sur lesquels la Ville n’avait pas de projet d’investissement à court terme ni de destination particulière.

Nous disposons également de fonds aléatoires reversés par les OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) car nous employons des personnes en difficulté.

Le mécénat d’entreprise est indispensable au fonctionnement et à la philosophie du projet pour créer des liens avec l’emploi. Nos mécènes partenaires, comme la fondation Veolia, peuvent recruter nos salariés en sortie de parcours d’insertion. Le parrain du projet chez Veolia, Hervé Pernot, directeur du secteur Traitement Valsud, s’engage pour favoriser des passerelles entre les équipes opérationnelles de Veolia et Acta Vista : par exemple, organiser des stages d’immersion pour que nos salariés fassent connaissance avec les métiers de Veolia. On peut aussi imaginer que des collaborateurs de Veolia deviennent tuteurs de salariés d’Acta Vista.
 

Quel est l’avenir de ce chantier qui a déjà 10 ans d’existence ? Une fois restauré, quelle sera la destination du site ?

Nous sommes en discussion avec nos partenaires pour savoir quels pavillons seront restaurés jusqu’à fin 2018. Actuellement, des travaux de confortement ont été effectués dans 7 pavillons sur 12 et un seul a été mis hors d’air : le pavillon Roze, du nom du chevalier Nicolas Roze qui, au 18è siècle, fut atteint de la peste mais en fut guéri par miracle…


Les exigences de qualité de la restauration sont fortes car le site est inscrit au registre complémentaire des monuments historiques. En conséquence, les travaux sont effectués sous le contrôle de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) : un architecte du patrimoine est en relation avec les encadrants techniques formateurs pour garantir que la restauration est réalisée dans les règles de l’art, en privilégiant au maximum la remise en l’état d’origine.

Nous commençons à travailler avec l’Office du Tourisme de Marseille pour ouvrir le chantier aux visites, ce qui impose bien évidemment des conditions de sécurité optimales.

La Ville de Marseille, propriétaire du site, envisage d’y créer un Centre de Rencontres Culturelles. Une fois le parti pris de restauration défini avec la DRAC et les services de la Ville, nous pourrons réfléchir ensemble à l’animation des lieux. Acta Vista s’est adossé en 2014 au Groupe SOS dans une volonté d’essaimage et d’ouverture à de nouvelles compétences. Le Groupe SOS dispose d’une structure d’ingénierie culturelle, Scintillo, qui accompagne les acteurs publics et privés dans la création de projets culturels favorables au développement territorial. Ces structures pourront ainsi être force de proposition dans l’ouverture et l’animation des sites sur lesquels se déroulent les chantiers d’insertion menés par Acta Vista.