Floreana, sanctuaire de demain des îles Galápagos

Pour tenter de préserver la flore et la faune endémiques de l'île de Floreana, la Fondation Charles Darwin, soutenue par la fondation Veolia, a démarré en 2009 un vaste programme scientifique, éducatif et économique, en collaboration avec les habitants de cette île et les membres du Parc National des Galápagos.

Environnement et Biodiversité

Porteur du projet

Fondation Charles Darwin

Lieu
île de Floreana (îles Galápagos), Équateur

Dotation
120 000 € au Conseil d’administration du 11/06/2009

Situé au large de l'Equateur, l'Archipel des Galápagos est considéré comme l'une des réserves de biodiversité les plus riches du monde et c'est suite à l'étude de la faune et la flore de ces terres volcaniques, que le célèbre naturaliste anglais Charles Darwin développa sa théorie de l'évolution des espèces. Depuis le XIXème siècle, les iguanes, les otaries, les tortues et autres animaux de l'île de Floreana ont néanmoins dû partager leur havre de paix avec des hommes, une cohabitation en apparence paisible mais qui en réalité a provoqué la disparition d'une dizaine d'espèces endémiques de l'île et l'extinction de la tortue de Floreana. Alarmé par la situation, Felipe Cruz, directeur de l'assistance technique de la Fondation Charles Darwin natif de Floreana, a proposé aux cent vingt-six habitants de l'île de s'engager aux côtés des chercheurs de la Fondation et des gardes du Parc National, dans un vaste programme visant à préserver la biodiversité du lieu et à réintroduire le moqueur de Floreana, oiseau endémique de l'île, actuellement en voie d'extinction. Aujourd'hui, seulement quatre cents spécimens vivent sur les îlots voisins de Gardner et de Champion.

Avant d'envisager toute réintroduction d'espèce, il paraît essentiel pour les scientifiques de la Fondation Charles Darwin de mieux connaître la composition et la répartition de la faune et la flore de l'île. Pendant un mois, une vingtaine de personnes, scientifiques de la Fondation Charles Darwin et gardes du Parc National des Galápagos ont donc sillonné Floreana, afin d'y répertorier les différentes espèces de plantes, de lichen, d'oiseaux, de reptiles et d'invertébrés. L'aide accordée par la fondation Veolia a permis de financer en grande partie ces opérations sur le terrain. Parallèlement à cela, un travail de surveillance des espèces invasives telles que les chats, les rats est mené, dans l'optique de limiter leur prolifération.

Après les opérations sur le terrain, les chercheurs ont entamé la deuxième phase du projet Floreana, qui consiste à étudier les données et à réaliser une cartographie de la biodiversité de l'île.« C'est une première base, l'objectif étant ensuite d'actualiser chaque année ces cartes, afin d'avoir un suivi de l'évolution de la situation et d'observer les retombées des actions menées par nos équipes.» explique Jaime Ortiz, coordinateur du projet. Un satellite a aussi été réservé pour effectuer des prises de vue de l'île.

Investir les habitants d'aujourd'hui et sensibiliser ceux de demain

Parallèlement aux recherches scientifiques, des efforts ont aussi été déployés pour améliorer la cohabitation entre l'homme et la nature. Si la sauvegarde de l'écosystème reste le fer de lance de la Fondation Charles Darwin et du Parc National des Galápagos, il n'en demeure pas loin qu'elle ne peut s'envisager sans l'accord et la participation des habitants. Actuellement, l'agriculture et le tourisme se révèlent être les seuls moyens de subsistance des insulaires, ils souhaiteraient donc développer ces activités tout en respectant la flore et la faune. « Ce programme est très important pour nous, car nous espérons trouver avec l'aide des membres de la Fondation Charles Darwin des solutions pour un développement à la fois viable pour les habitants et respectueux de notre environnement. » déclare Max Freire Salgado, président du conseil de commune, conscient de la fragilité actuelle de la situation. Avant d'envisager un accroissement du tourisme, les insulaires devront résoudre des problématiques telles que la pénurie d'eau, mais dès à présent ils souhaitent inculquer à leurs enfants les notions de respect de l'environnement et de tourisme responsable et durable. Le programme Floreana contient donc un dernier volet éducatif. Encadrés par des gardes du Parc National, des éducateurs ont conduit enfants et parents dans les hauteurs de l'île pour qu'ils connaissent mieux la faune et la flore, un livre pour enfant sur la biodiversité a été édité, un jardin constitué essentiellement de plantes natives de l'île a été réalisé à l'école primaire...

Pendant que dans la cour de l'école, les enfants arrosent les plantes natives, au port de « Velasco Ibarra », un habitant rappelle à l'ordre un touriste qui côtoyait de trop près une otarie, risquant de la perturber dans sa sieste interminable. A quelques mètres de là, bagages à la main, Luis Ortiz-Catedral, scientifique du programme de Floreana, attend une embarcation pour regagner l'île de Santa Cruz. Après une énième visite de Floreana, il retrouvera demain le centre de la Fondation Charles Darwin pour poursuivre ses recherches sur l'oiseau moqueur et dessiner avec ses collègues la suite du programme.

Au sommet des volcans éteints, les nuages noirs se dissipent peu à peu. L'horizon des oiseaux et des autres animaux de Floreana semble s'éclaircir, puisque visiblement l'envie de préserver ce coin de paradis terrestre s'est propagée chez les hommes.

La fondation Veolia a soutenu à hauteur de 40 000 euros par an sur 3 ans (de 2011 à 2013) le projet Floreana. L'aide attribuée apermis de financer l'achat de matériel et d'équipements pour les opérations de recensement de la biodiversité. Une partie de la subvention sera aussi dédiée à l'étude des échantillons de terre prélevés sur Floreana, en vue d'un projet de développement agricole.