Le beurre de karité fer de lance du développement durable

Des étudiants du DESS Gestion de la planète de l’université de Nice aident une association burkinabé à mieux produire et vendre ses produits de cosmétologie au beurre de karité. Avec un enjeu de taille : favoriser le développement durable de trois villages.

Social et emploi

Lieu
région de Ouagadougou, Burkina Faso

Parrain
Alain Sgaronni

Dotation
20 000 € répartis sur deux ans au Comité du 28/03/2006
  Porteur du projet Conseil environnement développement durable

«  Ce projet suit de façon très sérieuse les principes du développement durable et du commerce équitable. Ses enjeux sont à la fois sociaux – lutte contre la malnutrition, création d’emplois, équité, bonnes conditions de travail, formation des salariés –, économiques – il s’agit d’aider au développement des pays du Sud – et environnementaux.  »

Alain Sgaronni

Dans tout le Sahel, les femmes connaissent depuis très longtemps les bienfaits du beurre de karité. Ce produit 100 % végétal permet en effet de lutter contre la sécheresse et le vieillissement de la peau et des cheveux confrontés à d’intenses chaleurs, au soleil, au vent… Depuis quelques années, ce précieux onguent arrive dans les rayons cosmétologie des grands magasins européens, avec un succès grandissant auprès des consommatrices.
Pour aider l’association burkinabé Zems Taaba, regroupant 200 femmes de trois villages de la région de Ouagadougou, à développer leurs activités de production artisanale de savon et de beurre de karité, le responsable d’Artisans du Monde à Nice a contacté l’association CEDD (Conseil environnement développement durable), fondée en 2001 par des étudiants en DESS Gestion de la planète de la faculté de Nice. Objectifs : optimiser toute la filière karité de Zeems Taaba depuis la production jusqu’à la diffusion.

Certifications biologique et équitable

Tout au long de l'année 2005, les étudiants de CEDD ont donc effectué une étude complète de cette activité économique en s'intéressant à toutes les étapes de la chaîne : procédés de fabrication, technologies utilisées, commercialisation, réglementations sanitaire et douanière.

Au terme de ce travail, ils ont élaboré un plan d'action sur trois ans, à développer avec les femmes de Zeems Taaba, pour apporter toutes les améliorations qu'ils avaient identifiées. CEDD a par exemple travaillé sur la communication et le marketing du produit et sur le matériel utilisé en vue d'augmenter la qualité de la production. En outre, elle a engagé Zeems Taaba dans une démarche de certification biologique avec Ecocert pour apporter une plus-value aux produits commercialisés et elle l'a aidé à réaliser un dossier pour se faire référencer auprès de la centrale d'achats spécialisée en commerce équitable Solidar'monde. Ces deux actions devant apporter un nouveau dynamisme à la diffusion des produits et garantir aux productrices un niveau de revenus convenable. Enfin, CEDD prévoit de former des responsables dans les trois villages pour gérer la production, le renouvellement des matériels, la création d'un magasin et d'une buvette sur l'un des sites.
Sollicitée aux côtés du ministère des Affaires étrangères, de la principauté de Monaco et de l'Université de Nice, la fondation Veolia apporte 20 000 euros à CEDD pour financer les travaux d'aménagement du futur magasin.