Nathalie Vigneron-Larosa : « Croiser les expertises pour trouver des solutions. »

L’assainissement est un sujet souvent mal connu et pourtant essentiel dans toute intervention humanitaire. Le traitement des eaux usées devient une vraie problématique quand il faut organiser la vie de plusieurs milliers de personnes dans des camps de populations réfugiées ou déplacées.
Myanmar, 2018, Photo © Fondation Veolia

La fondation Veolia a mis ses experts Veoliaforce à la disposition de Solidarités International, ONG présente en particulier au Myanmar, pour optimiser et adapter les solutions identifiées sur le terrain. Explications avec Nathalie Vigneron-Larosa, volontaire Veoliaforce qui a suivi le projet pendant plusieurs semaines. 

Quand on commence à travailler sur un sujet comme une station d’assainissement dans un camp de déplacés, on se sent a priori très loin, dans nos compétences, nos process et nos savoir-faire, mais finalement on comprend rapidement les techniques en œuvre et les enjeux.
Nathalie Vigneron-Larosa
Volontaire Veoliaforce | Veolia Industries Global Solutions

Vous avez mené une mission Veoliaforce à distance, à plus de 8 000 km des camps de déplacés de Sittwe, au Myanmar. Comment s’est présentée cette mission ?

Nathalie Vigneron-Larosa : Il se trouve qu’il y a deux ans, j’ai travaillé au sein de la Direction Technique et Performance de Veolia Environnement avec Romain Verchère, qui est lui-même parti sur le terrain, avec Solidarités International. En septembre 2019, quand la Fondation m’a appelée, le sujet ne m’était donc pas complètement inconnu, cela sans avoir vu la réalité du Myanmar bien sûr.

En quoi la mission a-t-elle consisté ?

NVL : Il s’agissait d’un travail ponctuel d’études, estimées à trois semaines, pour analyser le process et dimensionner une station d’assainissement dont Solidarités International souhaitait augmenter la capacité. Il y avait également un sujet lié à la qualité de l’eau rejetée.

Photo © Fondation Veolia
Mission menée en 2018 par deux experts Veoliaforce.

Comment vous êtes-vous organisée ?

NVL : On a l’avantage, à la Direction Technique et Performance, d’être assez autonome. Mon responsable a allégé mon programme de travail pour que je puisse dégager du temps. C’était d’autant plus important que les études à mener se sont avérées, comme souvent, plus denses qu’initialement envisagées ! Quand on commence à travailler sur un sujet comme une station d’assainissement dans un camp de réfugiés, on se sent a priori très loin, dans nos compétences, nos process et nos savoir-faire, mais finalement on comprend rapidement les techniques en oeuvre et les enjeux. Les procédés sont rustiques mais on s’adapte, on trouve des solutions, souvent en évoquant le sujet avec des collègues, pour croiser les expertises.

Suivre un tel projet à distance, c’est une frustration ?

NVL : Non, ça m’a beaucoup plu d’être utile et de pouvoir travailler sur quelque chose d’aussi concret tout en conservant un double confort : celui de disposer de tous mes outils professionnels et celui de poursuivre parallèlement ma vie familiale. L’envie de partir est naturellement là, mais une mission Veoliaforce à distance, c’est à la fois plus facile à faire accepter à notre hiérarchie et ça permet d’ouvrir le challenge à des gens comme moi, avec de jeunes enfants.

Nathalie Vigneron Larosa, 38 ans, ingénieur, a rejoint le groupe Veolia en 2007. Elle travaille sur des projets liés aux filières de traitement de l’eau.