Partenariat public/privé pour l'eau potable

Avec moins de 25 % de sa population ayant accès à l'eau potable, le Cambodge figure parmi les dix pays les plus défavorisés de la planète dans ce domaine. Depuis 2001, le Gret(1) travaille avec le ministère du Développement rural cambodgien pour améliorer cette situation en s'appuyant sur le secteur privé local.

Humanitaire et Développement

Lieu
Provinces de Takeo et de Kampot, Cambodge

Parrain
Thierry Vandevelde

Dotation
20 000 € au Comité du 06/07/2004

Porteur du projet

Gret (Groupe de recherche et d'échanges techniques)

Eau souterraine rare et de mauvaise qualité, eaux de surface (mares, fleuves...) impropres à la consommation (parce que non traitées), réseaux hydrauliques inexistants ou en panne faute de maintenance... moins d'un quart des Cambodgiens ont accès à de l'eau potable. Plus dangereux encore : beaucoup ignorent les conséquences de la mauvaise qualité de l'eau sur la santé.

Confronté à cette situation, alors que le pays se relève difficilement de dizaines d'années de guerre, le MDR(2) s'est fixé comme objectif de fournir de l'eau potable à toute la population rurale d'ici à 2025.
Pour cela, il encourage la participation du secteur privé local, très dynamique dans ce pays où énormément de services et d'infrastructures restent à reconstruire. C'est dans ce contexte qu'il a fait appel au Gret, une ONG(3) présente au Cambodge depuis plus de dix ans et à une société d'ingénierie cambodgienne : Kosan.

La réalisation de la station et du réseau d'Angkor Borey a bénéficié de l'aide des experts de Veoliaforce.

Un exemple exportable

Ensemble, ils ont lancé en 2001 le programme Mirep (Mini réseau d'eau potable) en commençant par la région de Takéo, dans le sud du pays.

Dans un premier temps, dix stations et réseaux d'adduction d'eau potable dans de gros bourgs (de 200 à 500 familles) ont été construits à fin 2005. La fondation Veolia a participé au financement du neuvième projet concernant Angkor Borey. Grâce aux 20 000 euros de subvention accordés, cet ancien centre historique du Cambodge dispose désormais d'une station de traitement des eaux efficace, dotée par exemple d'un bassin de décantation des boues issues de l'usine d'eau potable. Par ailleurs, un château d'eau de 12 m de hauteur et d'une capacité de 50 m3 est venu compléter le dispositif de façon à alimenter le réseau de 6 km avec une pression suffisante. L'unité de production d'eau potable a été mise en service en mars 2005.

L'implication des habitants

Dix-huit mois après le début de l'exploitation de ce nouveau réseau, 300 familles, sur les 900 que compte le village, étaient raccordées et s'acquittaient régulièrement de leurs factures d'eau. Par ailleurs, grâce à l'impulsion du MDR, un service de gestion de la clientèle était organisé, employant quatre salariés à plein temps, dont l'un spécialisé dans le domaine de la clientèle. Tous les mois, les compteurs sont ainsi relevés, les factures expédiées et... encaissées !
Utilisant des technologies innovantes (mises au point avec les experts de Veoliaforce), peu coûteuses et faciles d'entretien ; s'appuyant sur les dynamismes locaux, le Mirep peut ainsi être développé dans d'autres régions du Cambodge, voire dans toute la péninsule indochinoise.
Déjà, au début 2005, de nouveaux chantiers étaient lancés dans la région de Kampot et notamment dans la commune de Prey Pkhoam.

(1) Groupe de recherche et d'échanges technologiques.
(2) Ministère du Développement rural cambodgien.
(3) Organisation non gouvernementale.