Pollution en Méditerranée : quel est l’impact des micro et nanoplastiques ?

Parce que la bouteille en plastique jetée à la mer se décompose inévitablement, les micro et nanoplastiques sont en passe de devenir un sujet d’intérêt majeur pour qui s’intéresse à la pollution des mers. L’université de Toulon s’engage dans l’étude des effets de ces déchets sur les différentes communautés planctoniques.

Environnement et biodiversité

Lieu
Toulon (France)

Parrain
Emmanuel Plessis

Dotation
10 000 € au Comité du 27 mars 2019

Porteur de projet

Université de Toulon

« Ce projet de R&D est une brique de plus dans les actions menées sur le grand cycle de l’eau. » Emmanuel Plessis

Créée en 1968 et autonome depuis 2012, l’université de Toulon (UTLN) s’appuie sur un ancrage territorial fort, nourri par des liens sans cesse renouvelés avec le tissu socio-économique de la région. Elle s’attache notamment à accorder son offre de formation et ses activités de recherche avec les attentes des partenaires économiques et institutionnels. L’UTLN compte 15 laboratoires de recherche répartis sur quatre campus.
 

Microplastiques et nanoplastiques

L’université de Toulon travaille sur la question des microplastiques (μP), des particules de plastique de taille inférieure à 5 mm qui pullulent en Méditerranée. Le constat a été dressé par l’Ifremer à l’issue de campagnes d’évaluation menées en Méditerranée en 2012 et 2015. Mais à l'échelle de l'écosystème littoral de Toulon, on dispose de peu de données sur la présence de microplastiques, notamment dans la rade, et sur les sources d'émission de ces μP sur le territoire, étape indispensable pour identifier les actions possibles par l’ensemble des acteurs locaux.
 
La nanofragmentation des microplastiques génère en effet des particules de tailles inférieures à 0,1 μm : les nanoplastiques (nP). Les nP constituent probablement la fraction la moins connue dans le milieu marin et aussi potentiellement la plus dangereuse. Les méthodes de détection en sont actuellement seulement aux premiers stades de développement.
 
Le devenir de ces nano et microplastiques dans le milieu marin pose question. Les processus biologiques doivent être considérés puisque les μP peuvent être ingérés par de nombreux organismes marins, pouvant entraîner des impacts sur leur état physiologique, sur la diversité des communautés et par extension sur le fonctionnement de l’écosystème dans son ensemble. Les nP et μP peuvent également agir comme un nouveau substrat pour le microbiote marin et/ou véhiculer des espèces pathogènes.
 

Un protocole pour caractériser cette pollution

Le projet soutenu par la fondation Veolia doit conduire l’université de Toulon à créer une méthode innovante pour la détection et l’identification des nanoplastiques. Cette première phase permettra d’évaluer leur toxicité sur des organismes planctoniques marins, et, par extension, d’estimer leur impact potentiel sur des produits de consommation commercialisés par l’industrie de la mer. Une participation essentielle à la connaissance la plus fine de la pollution plastique en mer.