Au Sénégal, enrailler la bilharziose

Au sein du laboratoire UMI 3189 ESS, des chercheurs africains et français se mobilisent pour étudier de près un mollusque d’eau douce, hôte intermédiaire d’un parasite qui provoque une maladie : la bilharziose. Le terrain de recherche couvre la région sénégalaise du Ferlo.
Unité Mixte Internationale 3189 Environnement Santé Sociétés

Environnement et biodiversité

  • Lieu :
    Région du Ferlo (Sénégal)
  • Parrain :
    Thierry Vandevelde
  • Dotation :
    5 250 € au Comité de sélection du 21 octobre 2019

Porteur de projet

Unité Mixte Internationale 3189 Environnement Santé Sociétés

Le 1er mars 2009, à l’initiative du CNRS, naissait l’Unité Mixte Internationale 3189 Environnement Santé Sociétés dit « UMI 3189 ESS », le tout premier laboratoire mixte international créé en Afrique subsaharienne. Cet organisme de recherche poursuit deux objectifs : constituer un exemple de mise en commun d’outils de recherches partagées entre chercheurs du Nord et du Sud ; et réaliser des études interdisciplinaires impliquant les sciences humaines et sociales, les sciences de l’environnement, les sciences biologiques et médicales. Il rassemble la France, le Sénégal, le Burkina Faso, et le Mali.

 

Entre environnement, santé et social…

Son champ de recherche couvre les relations complexes entre des environnements spécifiques aux territoires étudiés, les états de santé variés des habitants, et les dynamiques sociales différentes dans les pays concernés. L’ UMI 3189 ESS étudie les changements climatiques, la modification des paysages et des systèmes agronomiques, l’urbanisation, les transitions socio-démographiques, les changements des comportements alimentaires, l’évolution des modes de vie…

 

Lutter contre la bilharziose

Au sein de l’ UMI 3189 ESS, l’Observatoire Hommes-Milieux international Tessekere, déjà soutenu par la fondation Veolia, se concentre sur la région sénégalaise traversée par la Grande Muraille Verte. Il s’agit d’une zone étroite, mais longue de milliers de kilomètres puisque reliant l’Est et l’Ouest du continent, où sont replantés des milliers d’arbres. Ce dispositif végétal est destiné à contrer l’avancée du désert. Il a été l’objet de 77 projets diligentés par l’Observatoire depuis 2009. Celui-ci étudie en effet l’impact de ce corridor arborisé sur les populations humaines, animales, végétales et sur le biotope. Et dans ce cadre, il a en charge cette « Etude des populations de mollusques d’eau douce, hôtes intermédiaires du parasite provoquant la bilharziose ». Cette affection parasitaire sévit dans 78 pays tropicaux, et quelque 243 millions de personnes en sont porteuses. Des complications graves peuvent les toucher : insuffisance rénale chronique, stérilité, hypertension portale, cancer de la vessie ou du foie.

Ce type de parasite, pour se développer, doit nécessairement passer par un hôte, dénommé « intermédiaire », de type mollusque d’eau douce. Et ce genre de mollusques réside dans les points d’eau partagés par les hommes et les animaux, car l’eau est rare dans ces pays. Si les humains sont concernés par cette affection, les animaux peuvent l’être aussi, et en particulier les bovins. Se retrouvent donc, rassemblés autour de ces points d’eau, des mollusques, hôtes intermédiaires de ce parasite, des hommes et des bovins, hôtes finaux de ce parasite. Pour contrôler cette maladie et sa diffusion, il faut en connaître les différentes modes de développement et, par exemple, mieux appréhender les hybridations problématiques entre la forme parasitaire touchant les hommes et celle touchant les animaux.

 

Mieux connaître, pour mieux contrôler

Jusqu’à présent, assez peu de données ont été collectées sur ce sujet dans cette région. Ce projet vise donc à identifier et caractériser génétiquement les différentes espèces de mollusques ; à décrire la répartition des espèces de mollusques ; et à mesurer la prévalence de l’infestation par les parasites chez chaque espèce de mollusque retrouvé.