De la rue à la couture : comment retrouver le chemin de l’emploi

Quand on arrive sur un territoire via des réseaux d’exploitation sexuelle, les séquelles psychologiques et physiologiques sont majeures. Avec son projet d’atelier de couture, l’association Aux captifs la Libération entend permettre la réinsertion de jeunes femmes réfugiées nigérianes jusqu’ici victimes maltraitées.

Emploi & lien social

  • Lieu :

    Paris (France)

  • Marraine :

    Maëlle Durant

  • Dotation :
    3 000 € au Comité de sélection du 16 mars 2020

Porteur de projet

Aux captifs la libération

Depuis une quarantaine d’années, l’association Aux captifs la libération soutient et accompagne les personnes qui vivent à la rue ou qui vivent de la rue. Grâce à ses 70 salariés et plus de 300 bénévoles, elle a constitué sept antennes pour développer de nombreuses actions de proximité : tournées pour rencontrer ces populations démunies, permanences d’accueil, aide au retour à l’emploi, accompagnement administratif, ateliers de professionnalisation…

L’association pilote notamment un centre d’hébergement, un dispositif d’accompagnement des personnes de la rue alcoolo-dépendantes, des chantiers d’insertion pour personnes en situation irrégulière souhaitant sortir de la traite des êtres humains ou encore un programme de soutien des victimes de troubles psychiques.

Un projet tourné vers de jeunes femmes

Aux captifs la libération mène depuis quelques mois un projet tourné vers les jeunes femmes nigérianes qui arrivent en France par des réseaux d’exploitation sexuelle. Ces populations réfugiées vivent dans un univers marqué par des violences d’une extrême gravité et présentent des séquelles psychologiques et physiologiques majeures.

Pour les accompagner, l’association a conçu le projet d’un atelier de couture baptisé « Bakhita » pensé pour permettre de franchir une à une les nombreuses barrières qui entravent le processus d’insertion : pratique de la langue, absence de compétences, mauvaise estime de soi, isolement communautaire. L’objectif est de pouvoir donner à ces personnes des outils permettant leur intégration sociale, professionnelle et la construction d'un nouveau projet de vie.

Un programme axé autour du professionnel, du social et des circuits courts

Des cours collectifs de couture seront donnés un jour et demi par semaine puis la mise en pratique des compétences acquises conduira à produire des objets en contrepartie d’une rémunération. Parallèlement, un travailleur social accompagnera ces femmes dans toutes leurs démarches : santé, cours de français, gestion de budget, recherche d’emploi, cours d’informatique…

Enfin, l’atelier est doublé d’un « Repair Café », un espace dédié à la transmission des compétences. Les femmes suivies par l’association pourront y aider des clients à réparer des vêtements. L’idée est de privilégier le réusage des tissus et les circuits courts.