Quand un volant et des clés de voiture deviennent des outils de lutte contre l'exclusion

Exclus de la mobilité parce qu'ils ne peuvent plus conduire leur propre véhicule, des particuliers et des professionnels la retrouvent avec « Chauffeur sans voiture », un service éco-responsable qui aide des personnes éloignées de l'emploi à monter une activité génératrice de revenus.

Social et emploi

Lieu
France

Parrain
Jean-Pierre Tardieu

Dotation
20 000 € au Comité du 22/06/2010

Porteur du projet

Association Chauffeur Sans Voiture (CSV)

La voiture avec chauffeur peut représenter bien autre chose qu'un symbole de statut social réservé à quelques heureux élus. L'association Chauffeur sans voiture (CSV), créée en 2009 par des cadres dirigeants des métiers du droit, du marketing et des ressources humaines, entend au contraire prouver l'utilité de ce type de service, à la fois en termes d'insertion et d'emploi, de solidarité, de sécurité routière et de protection de l'environnement. L'idée est simple : faire se rencontrer des besoins complémentaires. D'un côté, des particuliers ou des professionnels qui ne veulent ou ne peuvent plus conduire leur véhicule pour toutes sortes de raisons (âge, handicap, incapacité temporaire, retrait de permis...) mais pour qui la mobilité demeure essentielle. De l'autre, des chômeurs, des personnes en difficulté ou peu qualifiées qui sont soutenus dans leur projet d'auto-entrepreneur afin de monter une activité pérenne de chauffeur à la demande.

Une phase pilote, lancée à l'été 2010 en Ile-de-France avec une dizaine de chauffeurs, permettra à CSV d'affiner le concept, de mieux cerner le marché et les attentes des clients. L'association vise la création de 300 premiers emplois en cinq ans sur la région capitale, de 1000 à 2000 à moyen terme, grâce à l'extension du projet à l'ensemble du territoire national dès la troisième année.

Une vraie ambition sociale, sociétale et environnementale

Recrutés, formés et accompagnés par CSV en partenariat avec l'ADIE — l'un des acteurs de référence en matière de micro-entreprenariat —, les chauffeurs deviendront ainsi des micro-franchisés et percevront les deux-tiers du chiffre d'affaires généré.
La démarche de CSV, pleinement inscrite dans une logique d'économie solidaire, devrait déboucher sur la constitution d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), à laquelle les chauffeurs seront associés.

Le service proposé rend la route plus sûre, en offrant une alternative aux personnes dont la vigilance est affaiblie par la fatigue, l'alcool ou les médicaments. Il la rend moins polluante aussi, avec des chauffeurs formés à l'éco-conduite et un encouragement au partage du même véhicule par plusieurs personnes, notamment dans le cadre de déplacements professionnels. Et quand le chauffeur quitte son volant pour aider son client à se déplacer ou à porter ses courses, il lui rend également la vie plus facile.

La fondation Veolia participe au financement des outils informatiques nécessaires, en particulier le site internet qui permettra aux clients d'effectuer des réservations et aux chauffeurs de gérer leur planning de prestations.