République démocratique du Congo (RDC), LSHTM

Mission Veoliaforce

Développement

Lieu :
Uvira, Kalémie, République démocratique du Congo (RDC)

Date :
2007 à 2014

Type d’intervention :
Eau Diagnostique technique Etude

Pour l’étude :
London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM)

Pour le projet :
ministère de la Santé publique congolais OXFAM REGIDESO

Une étude d’impact de l’accès à l’eau sur l’incidence du choléra

Depuis les débuts de son implication dans la lutte contre le choléra en RDC, la fondation Veolia appuie sa démarche sur la prise en compte des études épidémiologiques. Elles ont permis d’identifier les foyers sources de choléra et de prioriser géographiquement les actions à mener pour endiguer la maladie. L’originalité de cette démarche repose avant tout sur l’approche géographique à la fois globale (au niveau du pays) et locale (au niveau des villes et des quartiers).

A Uvira, la Fondation souhaite aller encore plus loin en confiant à la LSHTM, la réalisation d’une étude d’impact du projet pour apporter les preuves scientifiques de la pertinence de la démarche adoptée. Son objectif : démontrer que l’amélioration de l’accès à l’eau potable permet, en diminuant l’utilisation par les habitants de ressources contaminées et en encourageant les pratiques d’hygiène dans les ménages, de réduire les cas de choléra et des maladies diarrhéiques.

Une mission conjointe a été organisé en 2012 avec la Fondation et la LSHTM pour cerner le contexte sanitaire de la ville et définir une méthode de travail pour l’étude d’impact.
 

Premiers travaux et premiers résultats de l’étude

Maillage géographique et veille épidémiologique
Depuis les premières missions menées à Uvira, la Fondation et ses partenaires (Oxfam Grande Bretagne notamment) ont apporté un soutien à la représentation du Ministère de la Santé Publique à Uvira, le Bureau Central de Zone (BCZ). Ce soutien s’est notamment traduit par un renforcement, dès 2009, de la veille épidémiologique sur le choléra. Pour améliorer ce travail de veille et la compréhension des données épidémiologiques, un travail important de subdivision de la ville en Unités Géographiques de Bases (UGB), elles-mêmes regroupées en Aires de Santé (AS) a été effectué, permettant d’obtenir un maillage fin du territoire de la ville et ainsi d’affiner la compréhension de la dynamique géographique de la maladie. Ainsi, depuis 2009, un recensement permanent des cas de choléra répartis par UGB est en place.

Corrélation prouvée entre Eau et Choléra
Début 2014, les épidémiologistes du LSHTM ont effectué une analyse des séries chronologiques d’admissions au Centre de Traitement du Choléra d’Uvira (CTC) et de la production d’eau potable. Sur la période 2009-2013, cette analyse a permis de mettre en évidence la réalité tangible du lien entre l’accès à l’eau potable et le choléra et soulignent donc la pertinence du projet.

Choix d’une méthode randomisée par cluster
L’évaluation d’impact du projet se fera selon une méthodologie d’essai randomisé par clusters (RCT – Randomized Controlled Trial). La ville d’Uvira sera divisée en 16 « clusters », chacun composé d’un certain nombre d’UGB. Les travaux d’amélioration du réseau d’eau potable, et donc de l’accès à l’eau, seront réalisés cluster par cluster; ceux-ci présentent ainsi les caractéristiques les plus homogènes possibles en termes de population, et sont définis de manière à ce que les travaux puissent se réaliser sur chacun séparément et en un temps à peu près similaire.

L’ordre dans lequel les travaux s’effectueront sera aléatoire (l’essai étant « randomisé ») : un tirage au sort sera effectué entre les 16 clusters et définira l’ordre dans lequel ceux-ci recevront les travaux.

Au fur et à mesure de l’avancée des travaux, les clusters ayant bénéficié d’une amélioration de l’accès à l’eau permettront d’évaluer l’impact de cette amélioration sur l’incidence du choléra, en comparaison des clusters témoins (« control ») qui n’auront pas encore bénéficié des travaux.

Cette étude revêt une forte importance dans le domaine de la lutte contre le choléra dans la mesure où, à l’heure actuelle, aucune étude d’impact sur le lien entre l’amélioration des infrastructures d’eau potable en milieu urbain et l’épidémiologie du choléra en Afrique n’existe dans la littérature scientifique. Les résultats de cette étude pourront donc s’avérer un puissant outil de plaidoyer en faveur d’actions structurelles dans le domaine de l’eau pour lutter contre le choléra.


AUTRE PROJET LIE

HUMANITAIRE ET DÉVELOPPEMENT

Lieu
Congo (ex Zaïre), République démocratique

Parrain
Franck Haaser

Dotation(s)
Programme de lutte contre le choléra : 26 300 € au Comité du 03/07/2007
390 000 € au Conseil d'administration du 15/03/2010
Etude London school + : 100 000 € au Conseil d'administration du 18/02/2013
250 000 € au Conseil d'administration du 23/06/2014