Contre la fatalité de la violence

Dans la périphérie de Bogota, l'association Cazuca se démène pour trouver d'autres débouchés pour les jeunes que ceux que leur imposent les bandes armées. Un engagement essentiel pour aider les nouvelles générations à échapper à l'extrême violence de l'agglomération.

Social et emploi

Lieu
Bogota, Colombie

Parrain
Frédéric Noël

Dotation
14 000 €. au Comité du 23/05/2006

Porteur du projet

Cazuca

«  Je connais personnellement les responsables de Cazuca et leur action, qui produit des résultats concrets et spectaculaires. La prise en charge des populations à la dérive de ce quartier de Bogota est en effet le seul moyen d'endiguer la grande violence qui entraîne chaque année la mort de centaines d'enfants et d'adolescents de cette partie de l'agglomération.  »

Frédéric Noël

Dans les bidonvilles de Ciudadela Sucre et Altos de Cazuca, à la périphérie de Bogota, plus de 80 000 personnes vivent sans eau courante ni égouts, et bien souvent sans emploi. Les jeunes, au chômage ou déscolarisés, y sont les proies idéales des milices paramilitaires et des bandes organisées qui se livrent à toutes sortes de trafics illégaux. Enrôlés de force par ces différents groupes, ils n'ont en général d'autres choix que d'obtempérer… ou de mourir, le refus de collaborer étant la plupart du temps “puni” de façon immédiate et définitive. Entre 2001 et 2003, 437 personnes étaient ainsi assassinées à Cazuca, dont 244 jeunes âgés de 12 à 20 ans, victimes de “nettoyage social”.

Activités ludiques, culturelles et formation professionnelle

Pour tenter d'enrayer cette extrême violence, le projet mené depuis 2001 par l'association Cazuca vise à aider les jeunes à s'évader de cette spirale infernale. Modeste lors de ses débuts, les bénévoles d'alors (quelques travailleurs sociaux et un psychologue) offraient chaque jour un goûter aux enfants du quartier, il s'est étoffé depuis. Aujourd'hui, Cazuca travaille avec une équipe de professionnels permanents, secondés par une vingtaine de bénévoles, dans une grande maison louée au cœur du bidonville. Trois cents enfants s'y donnent régulièrement rendez-vous pour participer aux nombreuses activités proposées : bibliothèque, cours de danse, de théâtre, soutien psychologique, éducation à la non-violence, formation professionnelle à l'informatique. Mais Cazuca ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin : elle souhaite construire son propre centre de formation, créer une école d'informatique et une boulangerie communautaire. Ce dernier projet résulte en effet de l'analyse que le quartier ne dispose pas de boulangerie : l'ouverture de ce commerce communautaire permettrait de former, puis d'employer, cinq jeunes en boulangerie et en gestion tout en répondant à un réel besoin. D'ores et déjà, Cazuca a obtenu de l'Éducation nationale colombienne que la formation de six mois dispensée dans sa future boulangerie soit sanctionnée par un diplôme d'État.
Pour contribuer à boucler le budget de construction du nouveau centre de formation, la fondation Veolia a octroyé une aide de 14 000 euros à Cazuca.