Des fruits contre l’exode rural

Dans le village sahélien très pauvre de Ngalègne, l'association Diapo Sénégal a fait le projet de planter 10 000 arbres fruitiers. Une agriculture productrice de "plaisirs gastronomiques" (jus de fruits, confitures...) au service du développement économique local.

Humanitaire et Développement

Lieu
Ngalègne (Sahel), Sénégal

Parrain
Thomas Le Beux

Dotation
15 000 € au Comité du 06/12/2005 Porteur du projet Diapo Sénégal

«  Ce projet rassemble trois aspects très positifs : il encourage la solidarité grâce à l’apprentissage de nouvelles techniques agricoles, il signifie la création d’emplois à court terme et il va aider à améliorer de façon significative les ressources en eau locales. »

Thomas Le Beux

Descriptif

Des vergers au secours du monde rural... Plusieurs décennies après le développement de certaines grandes régions fruitières du sud de l'Europe (France comprise), l'idée progresse dans les pays du Sahel. Au Sénégal par exemple, dans la région de Fatick (à environ 200 km de Dakar), une association française, Diapo Sénégal, a fait le projet d'aider les habitants du village de Ngalègne à lutter contre l'exode rural en leur permettant de développer une économie de culture rentable et pérenne : celle des arbres fruitiers (mangues et anacardiers). Elle envisage de planter 10 000 arbres fruitiers sur environ 80 parcelles de terrain laissées ensuite aux bons soins des villageois. Et pour que cette ambition prenne effectivement racine, de nombreuses idées complémentaires accompagnent l'initiative de départ.
 

Arrosage optimal et création d'emplois

Grâce à une technique mise au point par un ingénieur agronome français résidant dans le pays (et ayant déjà expérimenté avec succès la plantation de 135 000 arbres fruitiers), l'arrosage sera, par exemple, très économe en eau : pas plus de 3 fois 1 litre d'eau par plant et par semaine pendant les deux premières années. La plantation en elle-même sera assurée par une société ayant déjà largement fait ses preuves.

Autre atout, les villageois seront immédiatement formés à cette culture particulière, par le Centre de formation agricole de Keur Moussa, qui connaît bien ce type de problématique. À moyen terme, des emplois seront créés pour ceux d'entre eux qui émettront le souhait de prendre cette exploitation sous leur responsabilité.

Enfin, outre la consommation locale (qui apportera déjà un complément nutritionnel appréciable à la population), Diapo Sénégal a réfléchi aux débouchés de cette production. Avec le Cirad(1) et une entreprise locale, des pistes de transformation sont à l'étude : production de mangues séchées, confitures, jus de fruits... Un élève ingénieur en agronomie de l'École d'agriculture de Nancy a accepté de partir six mois en mission dans la région pour explorer la faisabilité de toutes ces pistes. Les 15 000 euros accordés par la fondation Veolia viendront compléter les fonds déjà collectés pour mener à bien ce nouveau programme.

Etat d'avancement

Premiers bénéficiaires

Lancé fin décembre 2005, le projet de Diapo Sénégal a commencé à s'enraciner tout au long de l'année 2006. Début 2007, 2050 arbres fruitiers et 1 000 plants de manioc avaient déjà été achetés. Ces premières acquisitions devant bénéficier à six premières familles, sur autant de parcelles de terrain. Une démarche devant se poursuivre pendant plusieurs mois encore pour arriver au total de 10 000 plantés. En attendant les premières cueillettes...

(1) Cirad : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.