Frédéric Gogien : “Une mission Veoliaforce, c’est une adaptation permanente à des écueils qu’on n’aurait pas imaginés.”

Témoignage de volontaire Veoliaforce

Expert Assainissement à la Direction des opérations de la région Centre-Est de Veolia, Frédéric Gogien a passé trois semaines en mission dans le Nord du Pakistan.

Frédéric Gogien, volontaire Veoliaforce, a déjà mené une mission Veoliaforce au Mozambique, en 2016, lors d’une intervention menée par la fondation Veolia en partenariat avec Solidarités International.

Vous êtes parti dans un contexte d’instabilité climatique et politique au Pakistan. Quel a été l’impact sur la mission ?

Frédéric Gogien : L'actualité pakistanaise nous a conduits à adopter des mesures de sécurité fortes. C’était une part non négociable de la mission et il fallait accepter que, certains jours, on ne pouvait pas aller sur le terrain. Et puis la nuit tombe vite et il faut cesser son activité sur site à 16h pour être rentré avant le crépuscule. Bref, des restrictions de déplacements et, en même temps, les besoins importants sur place nécessitent une bonne organisation et une grande flexibilité. L’accueil était extraordinaire, les habitants nous invitaient à déjeuner et à partager le peu dont ils disposent avec une bienveillance et une gentillesse bluffantes.

Vous êtes arrivé pour prendre la suite de deux volontaires Veoliaforce qui achevaient leur mission. Quels ont été vos objectifs ?

FG : Le dispositif mis en place par Médecins Sans Frontières (MSF) était inchangé : évaluation de la qualité de l’eau dans les puits habituels d’approvisionnement, production parallèle d’eau potable via les Aquaforces, nettoyage des puits et promotion de l’hygiène dans les foyers. Donc nous avons eu de nombreux échanges avec la population à chaque nouveau village pour identifier le bon lieu de déploiement, les ressources humaines disponibles, la liste des puits, etc.

La production d’eau potable a-t-elle été bien accueillie ?

FG : Il a fallu faire avec les croyances locales liées à l’eau. L’eau traitée par les Aquaforces venait d’une rivière voisine. Or, dans l’imaginaire populaire, la rivière, c’est là où les animaux font leurs déjections. Donc même traitée, l’eau restait mal perçue. La population n’osait pas nous le dire… mais ne buvait pas ! En revanche, quand nous avons puisé l’eau d’un puits public pour la potabiliser, la perception a été toute autre. Une mission Veoliaforce, c’est une adaptation permanente à des écueils qu’on n’aurait pas imaginés.

Propos recueillis le 15 décembre 2022