De l’innovation à Haïti avec Médecins Sans Frontières

Illustration, à Haïti, de la collaboration entre la fondation Veolia et Médecins sans Frontières, sur un projet d'assainissement.

La fondation Veolia et Médecins Sans Frontières (MSF) sont des partenaires de longue date. Après plusieurs collaborations sur le terrain, les deux partenaires ont signé en 2012 une convention cadre pour formaliser leurs relations, marquées par de nombreuses interventions humanitaires communes et la volonté d’innover.

Le principe est simple : MSF sollicite la Fondation pour un appui en recherche/action, alimenté par les compétences techniques disponibles au sein du groupe Veolia ; la Fondation met à disposition de MSF ses experts volontaires Veoliaforce pour l’accompagner dans ses projets de recherche et d’innovation sur des problématiques liées à ses activités sur le terrain et dans des domaines proches des métiers du groupe Veolia (énergie, déchets, assainissement et eau potable). L’objectif est de tester de nouveaux modes opératoires et équipements pour permettre à MSF de mieux maîtriser son empreinte environnementale et de gagner en autonomie lors des interventions humanitaires.

La question de l’assainissement fait ainsi l’objet de plusieurs programmes de recherche/action, dont l’un, amorcé en 2018, a pris forme à Haïti, à l'hôpital du quartier Drouillard de Port-au-Prince.

Les eaux usées des hôpitaux sont potentiellement plus toxiques que les eaux usées classiques à cause des résidus médicamenteux et des concentrations de désinfectants élevées. Elles sont aussi potentiellement plus chargées en pathogènes (bactéries, virus...).

Installation du biodisque, Haïti

Pour les traiter, MSF et la fondation Veolia ont travaillé sur des solutions et sur le dimensionnement d’une station. L’idée est d’utiliser des biodisques[1] pour traiter ces effluents hospitaliers. De quoi s’agit-il ? D’un procédé d’épuration basé sur un traitement biologique aérobie à biomasse fixée. Les supports de la microflore épuratrice sont des disques partiellement immergés dans l’effluent à traiter et animés d’un mouvement de rotation pour assurer à la fois la mise en contact des bactéries avec l’effluent, leur oxygénation et le mélange. En phase immergée du cycle de rotation des disques, la biomasse fixée prélève les matières organiques et azotées dans les eaux usées puis les digère et les dégrade. En phase émergée du cycle des disques, les bactéries respirent.

L’unité installée traite ainsi les effluents en combinant des biodisques, une filtration à tambours rotatifs[2] et une désinfection par UV de la flore microbienne résiduelle. Pour parvenir à cette installation innovante, plusieurs volontaires Veoliaforce se sont rendus sur place, à la fois pour mettre au point le dispositif, tester son bon fonctionnement et former les personnels à son exploitation.
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[1] Des biodisques Ecodisk (Veolia).

[2] Modèle Hydrotech (Veolia).

TEMOIGNAGES

« Une mission Veoliaforce, c’est une aventure collective ! »

 

Antonella Fioravanti, ingénieur au sein du groupe Veolia depuis 1998, est volontaire Veoliaforce depuis plus de vingt ans. Elle a suivi le projet mené à Haïti avec MSF depuis sa genèse.

> Son témoignage

« L’objectif en mission, c’est de faire avancer le projet. »

 

Merel de Wildt, chef de projet ingénierie chez Veolia Water Technologies, a réussi à partir en mission à Haïti entre deux confinements de l’année 2020. Avec un maître-mot : l’adaptabilité…

> Son témoignage.

MSF et la réduction de son empreinte environnementale

La réflexion sur l’empreinte environnementale des programmes de terrain est engagée chez MSF depuis quelques années. Le développement de grosses structures hospitalières implantées dans des quartiers urbains, comme à Port-au-Prince en Haïti, a conduit l’ONG à rechercher des solutions de traitement des eaux usées plus compactes et aussi efficaces que les traditionnelles fosses septiques et champs d’infiltration, qui nécessitent de grandes surfaces. “Notre objectif, à présent, est de pouvoir rejeter les effluents avec des caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques acceptables directement dans les caniveaux”*, explique ainsi Laurent Dedieu, directeur de la logistique chez MSF.

Pour limiter son empreinte carbone, MSF a également prévu d’installer, avec la fondation Veolia, des pompes hybrides solaires au Tchad à Moissala, comme projet pilote.