Merel de Wildt : « L’objectif en mission, c’est de faire avancer le projet. »

Témoignage de volontaire Veoliaforce

Merel de Wildt, chef de projet ingénierie chez Veolia Water Technologies, a réussi à partir en mission à Haïti entre deux confinements de l’année 2020. Avec un maître-mot : l’adaptabilité…

Au travail, j’avais organisé un plan d’action pour que tous mes interlocuteurs sachent à qui parler en mon absence. C’est la condition sine qua non pour partir en mission trois semaines. Et chez moi, et bien… J’avais anticipé ! Dès mon inscription, nous nous étions mis d’accord, avec mon conjoint, sur l’organisation à prévoir en cas de mission.
Merel de Wildt
Volontaire Veoliaforce | Veolia Water Technologies (VWT)

Vous vous êtes inscrite comme volontaire Veoliaforce quelques mois seulement avant de partir sur le terrain. Comment avez-vous appréhendé cette mission ?

Merel de Wildt : J’ai en effet attendu d’être un peu plus disponible, avec des enfants qui avaient un peu grandi, pour m’inscrire, en mai 2020, pendant le premier confinement. J’ai suivi la formation quelques mois plus tard et cela a été l’occasion de découvrir le projet mené à Haïti et d’échanger sur l’éventualité d’un départ sur le terrain, compliqué par le deuxième confinement. Et je suis finalement partie pour trois semaines.

Vous aviez déjà travaillé sur des biodisques ?

MdeW : Le biodisque, c’est un équipement assez simple et rustique, adapté pour de petites communautés, par exemple des stations de sports d’hiver. Je l’avais peu pratiqué dans mon quotidien en France, mais les principes de process de traitement des eaux usées ainsi que les procédures de mise en route restent les mêmes. Et puis, surtout, la mission n’a finalement pas seulement porté que sur la mise en eau du biodisque…

Pourquoi ?

MdeW : On se doutait que le sujet de l’alimentation électrique du biodisque allait être délicat. Le câblage industriel comme il en faut pour installer ce type de coffre électrique, ce n’est pas une compétence classique à Haïti. L’installation a été beaucoup plus longue que ce que nous pouvions anticiper. On a tenté de trouver des solutions mais, au final, cela a pris trois semaines. Le challenge a finalement été d’arriver à câbler correctement le coffret pour que le biodisque puisse démarrer. La mise en eau ne pouvait intervenir qu’une fois ce sujet réglé.

Vous étiez pourtant venue pour cela. Ce n’était pas frustrant ?

MdeW : Pas du tout : l’objectif en mission, c’est de faire avancer le projet. Alors on essaie de trouver des solutions, on analyse la situation, on appelle des collègues. Heureusement, je sais lire les schémas électriques, donc j’arrivais à transcrire les problématiques. Le référent de Médecins Sans Frontière sur place s’est également beaucoup impliqué pour débloquer les situations. Une étape importante a été franchie une fois la partie électrique finalisée et j’ai réussi à mettre en eau 30 minutes avant mon départ pour l’aéroport ! En parallèle j’avais pu faire des analyses sur l’eau brute et préparer les protocoles des analyses à faire sur place pour que mon interlocuteur MSF, qui restait une semaine de plus, puisse suivre la mise en route process.

Comment avez-vous organisé votre absence, au bureau et chez vous ?

MdeW : Au travail, j’avais organisé un plan d’action pour que tous mes interlocuteurs sachent à qui parler en mon absence. C’est la condition sine qua non pour partir en mission trois semaines. Et chez moi, et bien… J’avais anticipé ! Dès mon inscription, nous nous étions mis d’accord, avec mon conjoint, sur l’organisation à prévoir en cas de mission. Devenir volontaire Veoliaforce, c’est un choix qu’on ne peut pas faire seul quand on vit en famille.