La fondation Veolia partenaire du premier bateau propulsé aux déchets plastiques

Le déchet plastique, une potentielle ressource ? C’est le pari de l’équipe de Plastic Odyssey, soutenue par la fondation Veolia. Ce projet de navire alimenté en énergie par des déchets plastiques recyclés en carburant vient de passer un cap. Un prototype du catamaran imaginé a été mis à l’eau le 15 juin.

 

Photo © Zeppelin 31

Pollution plastique : une fois en mer, il est trop tard.

Chaque jour, près de 26 000 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans l’océan. Les effets sur la faune et la flore sont dévastateurs et à ce rythme, l’ONU Environnement prédit qu’en 2050, l’océan contiendra plus de matière plastique que de poissons. Or 80 % des déchets plastiques océaniques proviennent de sources terrestres. Pour arrêter la fuite de cette matière dans nos océans, il faut agir directement sur le littoral. Une fois en mer, il est trop tard.

Face à ce constat, Simon Bernard, officier de marine marchande, a lancé le projet Plastic Odyssey. Entouré d’une équipe d'ingénieurs, il a imaginé un navire propulsé grâce à des déchets plastiques transformés en carburant par pyrolyse. Le procédé1, développé avec SARP Industries, filiale de Veolia, sera installé à bord d’un catamaran de 25 mètres.

Le bateau sera également équipé d’un atelier du recyclage. A chaque escale, des déchets plastiques seront ramassés à terre, triés, puis transformés : une partie des plastiques collectés sera traitée lors d’ateliers organisés avec des entrepreneurs et des artisans locaux. Le reste, non recyclable, sera converti en carburant pour faire avancer le navire pour un tour du monde de trois ans, engagé à partir de 2020. L’expédition permettra de sensibiliser le plus grand nombre aux solutions à adopter.

D’ici la fabrication du bateau en 2019, un prototype a été construit et a été mis à l’eau le 15 juin en présence de Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, et du navigateur Roland Jourdain2. L’occasion de démontrer que les déchets ont trop de valeur pour finir dans nos océans…
---
1- Qui permet de transformer du plastique non recyclable en diesel et en essence sous l’action de la chaleur.
2- Dont la base de Concarneau héberge la construction du navire et de son prototype.

 

La pollution plastique en chiffres

9,4 milliards de tonnes de matière plastique produites par l’Homme sur Terre
9 % de ce volume a été recyclé
18 tonnes de déchets plastiques entrent dans l’océan chaque minute
1 % reste en surface, le reste coule ou se fragmente en microparticules
---
Source : Plastic Odyssey.