Quelles sont les bonnes pratiques pour valoriser localement le bois ?

Avec le Centre d’écologie urbaine, la Belgique s’appuie sur un acteur mobilisé en faveur d’une meilleure résilience de Bruxelles. Son dernier projet en date vise la forêt voisine de Soignes pour permettre la mise en place de circuits courts d’exploitation du bois qui en est extrait. La démarche s’appuie notamment sur l’organisation d’une conférence de partage des bonnes pratiques de valorisation locales du bois.

Environnement & biodiversité

  • Lieu :

    Forêt de Soignes (Belgique)

  • Parrain :

    Stéphane Deliris

  • Dotation
    5 000 € au Comité de sélection du 16 mars 2020

Porteur de projet

Centre d'écologie urbaine

    Situé au cœur de l’écologie urbaine bruxelloise, le Centre d’écologie urbaine travaille sur la résilience de Bruxelles en s’appuyant sur une méthodologie de recherche-action. Il fonctionne comme une organisation-pont en mettant en place des partenariats plurisectoriels avec une diversité d’acteurs : administrations communales, régionales, milieu académique, associations, citoyens... Grâce à une vision transdisciplinaire et un réseau étendu, cette association a mis en place depuis 2012 de nombreux projets concrets à Bruxelles. Elle effectue également de la responsabilisation citoyenne ainsi que de la recherche-action participative.

    Promouvoir les circuits courts

    Le projet porté par le Centre d’écologie urbaine et soutenu par la fondation Veolia porte sur la Forêt de Soignes, au sud-est de Bruxelles, dont une partie des quelques 5 000 hectares a été classée patrimoine mondiale de l’Unesco en 2017. Or cette forêt est également à la source d’une importante production de bois. Chaque année environ 7 000 m³ de bois issu de la partie bruxelloise de la Forêt de Soignes sont ainsi présentés à des exploitants forestiers qui achètent des lots d’arbres sur pied. Actuellement, la plupart des arbres de cette forêt publique partent pour l’Asie, via entre autres le port d’Anvers. Il s’agit de bois de sciage de chêne et de hêtre, mais aussi d’autres essences.

    Le Centre d’écologie urbaine souhaite promouvoir le recours à des circuits courts pour favoriser économie plus locale et circulaire. Il entend s’inspirer du principe des paniers biologiques des Amap[1] en misant sur la solidarité locale entre les différents acteurs de la filière bois : forestiers, scieurs, menuisiers… Jusqu’aux clients bien sûr ! Concrètement, comme dans les paniers alimentaires bio, les clients achèteront des objets en bois en avance, ce qui permettra aux acteurs en amont de la filière de planifier leurs activités. La démarche doit, globalement, permettre aux Bruxellois d’acheter le bois avant qu’il ne parte en Asie.

    Recours au crowdfunding & partage de bonnes pratiques

    Pour mettre en œuvre ce projet, le Centre d’écologie urbaine s’est d’ores et déjà engagé dans une opération de crowdfunding pour réunir des investisseurs, qui adhèrent à un mouvement coopératif et bénéficient, en contrepartie, de l’accès à des objets artisanaux.

    L’association entend désormais passer une nouvelle étape en réunissant les acteurs de la filière autour de pratiques professionnelles respectueuses du développement durable. Pour permettre cet échange de connaissances et aider la coopérative à changer d’échelle, l’idée est d’organiser une conférence pour exposer les différentes expériences et rendre compte des solutions déjà développées.

    Un focus de la conférence portera sur la manière dont on peut mesurer et communiquer sur l’impact environnemental du bois local. Les éléments à analyser sont, par exemple, la réduction d’impact lié au transport mais aussi la séquestration de carbone tout au long de la phase d’utilisation (la régénération de forêts augmente l’absorption et le stockage de carbone puisque les jeunes arbres en croissance en accumulent plus que les vieux arbres en fin de vie). La conférence permettra ainsi de croiser les enseignements et de donner l’impulsion à un réseau dédié à la valorisation locale du bois.

    [1] Association pour le maintien d'une agriculture de proximité.