Restaurer et transmettre la mémoire de l'eau

Grâce à l'association Leï Fountgillencs, un large public va redécouvrir un très ancien canal d'irrigation, témoin de l'histoire des montagnes du Queyras. Les familles et les scolaires vont bientôt pouvoir (re)comprendre comment nos ancêtres amenaient l'eau dans l'une des plus belles vallées du massif.

Environnement et Biodiversité

Lieu
Hautes-Alpes, France

Parrain
Gérard Delia

Dotation
35 000 € au Comité du 29/01/2008

Porteur du projet Leï Fountgillencs canalpes.queyras.free.fr

«  « Ce projet me tient à cœur pour trois raisons: son attrait pédagogique, en lien évident avec nos métiers, son aspect culturel haut de gamme, attractif pour les publics en quête de parcours à thème autour de l'eau, et l'esprit dans lequel il est conçu et réalisé, illustration en actes d'un développement durable. L'histoire des montagnards qui se sont dévoués au service de l'eau, base de leur vie, doit servir d'enseignement pour les générations d'aujourd'hui et de demain. »

Gérard Delia

De génération en génération, les montagnards de Fongillarde, du Coin et de Molines-en-Queyras ont imaginé, construit, exploité et entretenu le canal d'irrigation dit du Rouchas Fras (« le gros rocher cassé »). Sept siècles durant, son flux ininterrompu a permis d'arroser les prés de la vallée de l'Aigue Agnelle, au cœur du magnifique Parc naturel régional du Queyras.
En décidant d'aménager un sentier de découverte tout au long des huit kilomètres de l'ouvrage abandonné en 1914, les animateurs de l'association Leï Fountgillencs veulent aujourd'hui transmettre aux plus jeunes le respect qu'avaient les générations passées pour la précieuse ressource « eau ». Ils souhaitent aussi leur rappeler à quels trésors d'ingéniosité les montagnards faisaient déjà appel il y a des centaines d'années pour optimiser au maximum le cycle vertueux de l'eau. Une éducation au développement durable commençant dans le passé.

Le bois, la pierre et la lave pour résister au temps

Gardiens passionnés du patrimoine et des traditions locales, ils ont déjà à leur actif la réalisation d'un écomusée ou la remise en état d'un four villageois.
La mise en valeur de cet ouvrage exceptionnel à flanc de montagne présente d'autres défis. La restauration du chemin de visite implique en premier lieu des travaux de soutènement des berges, de reconstruction des passages en bois ou des vannes de retenue, missions confiées pour l'essentiel à une entreprise d'insertion.

Mais le projet affiche également une véritable ambition pédagogique. Conçus par l'artiste Michel Yves Huet pour se fondre dans l'environnement, recouverts de lave émaillée, une vingtaine de bornes en pierre et un lieu de mémoire en huit tableaux ponctueront l'ensemble du parcours, racontant à chaque étape la genèse du canal, son histoire et celle des hommes qui l'ont fait, ainsi que la faune, la flore et la géologie du site.
Cette initiative, axée sur la captation, la gestion et la préservation de l'eau, sera complétée d'autres outils pour sensibiliser ou informer de multiples publics (scolaires, touristes ou férus des techniques d'irrigation...), les Fountgillencs ayant prévu de créer un emploi pour gérer l'ensemble de ces animations. Aux côtés de l'association et des collectivités territoriales concernées (région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Conseil général des Hautes-Alpes, ville de Molines-en-Queyras), la fondation Veolia contribue au financement de l'aménagement du sentier et des supports pédagogiques.